Congés menstruels : "On veut éviter le passage par le corps médical"

Congés menstruels : "On veut éviter le passage par le corps médical"

Le 4 avril dernier, la majorité et la droite rejetaient une proposition de loi sur le congé menstruel, mise à l’ordre du jour par EELV dans le cadre de sa niche parlementaire. En moins d’un an, l’Assemblée nationale et le Sénat ont rejeté par trois fois la création d’un congé menstruel pour les femmes, émanant à chaque fois des partis de gauche.     

Malgré l’inertie politique, des salarié·es font bouger les lignes politiques au sein de leurs entreprises, et expérimentent. Élue Printemps écologique au CSE de son entreprise, Margaux et ses collègues ont décidé de proposer aux salariée·s la possibilité de disposer de dix jours de congés menstruels dans l’année.Il est posable de façon flexible, en journée ou en demi-journée, sans justificatif médical ni validation des managers”, explique-t-elle. 

En bonne intelligence avec la direction de son entreprise, le CSE a pris le parti de ne pas demander de justificatif médical car le diagnostic médical des dysménorrhées (douleurs survenant au moment des règles), syndromes prémenstruels, et de l’endométriose reste encore très long, coûteux et difficile pour les personnes concernées. “En moyenne, il faut attendre sept ans pour obtenir un diagnostic de son endométriose”, explique Margaux.

Au sein de son entreprise, “on a décidé qu’il s’agissait d’un congé offert par l’entreprise, officialisé dans les accords d’entreprise. Ce n’est pas un arrêt maladie chez nous. On veut éviter le passage par le corps médical pour encadrer la pose de ces congés”, poursuit l’élue CSE. Dans d’autres organisations ou le congé menstruel a été mis en place, comme à la Métropole de Lyon ou à la mairie de Saint-Ouen, les salarié·es doivent présenter un certificat médical pour pouvoir prétendre au congé menstruel.

Le dispositif est en test pour six mois, et fera l’objet d’une évaluation finale. “Les personnes ont parfois des difficultés à poser ces jours de congés à cause des contraintes collectives. Elles ne veulent pas désorganiser le travail en s’absentant, constate déjà Margaux. En parler à son manager peut aussi être délicat, et peut bloquer certain·es salarié·es.”

Pour lever le tabou sur les douleurs menstruelles, libérer la parole et fluidifier la pose des congés menstruels, les élu·es Printemps écologique comptent sensibiliser les salarié·es grâce à des ateliers réalisés en partenariat avec l’association Règles élémentaires.

 

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