Temps de trajet responsable : Moins d’essence, plus de sens

Scoop : voyager sans cramer du carbone prend plus de temps. Comment faire quand on a des jours de congés limités? Demander à son entreprise d’instaurer le “temps de trajet responsable” ! L’idée : octroyer un ou deux jours “off” en plus aux salarié·es qui optent pour le train, le vélo, le covoiturage plutôt que pour la voiture individuelle ou l’avion! 

Dans les entreprises ou le temps de trajet responsable (TTR) a été mis en place, comme chez Home Exchange ou Komeet, ce nouveau congé peut être utilisé uniquement si le ou la salarié·e peut justifier d’un trajet de plus de six heures

Un congé fractionnable

Les congés TTR peuvent être fractionnés en demi-journées. Une flexibilité utile pour certains trajets  : si un·e salarié·e veut rallier Paris à Barcelone (sept heures de train), iel peut poser un demi “TTR” pour l’aller, et l’autre pour le retour. 

Plutôt que sanctuariser des jours de congés dédiés, des entreprises comme Ubiq, ont opté pour un modèle hybride de journées “semi-off”. Concrètement, les salarié·es ont le droit d’être offline tout en travaillant sur des dossiers de fond en asynchrone et par intermittences. Et de se connecter quand la connexion le leur permet pour répondre à quelques mails. 

Télétravail et voyages en train

Dans d’autres entreprises ou la politique “télétravail” accorde de l’autonomie aux salarié·es il est aussi possible de voyager sur ses jours de travail, en prévenant son management en amont et en choisissant des jours sans réunions ni appels importants. C’est le cas chez Ecovadis, ou les employé·es ont le droit à 16 jours de télétravail par mois et peuvent emprunter le train sur leurs jours en “remote”. 

Plus largement, la notion de “temps de trajet responsable” peut-être mise en place pour les déplacements domicile-travail. Pour cela, le “sur-temps” passé dans les transports en commun plutôt qu’en voiture peut être considéré comme du temps de travail effectif.

Temps de trajet domicile-travail responsable 

Si par exemple un·e salarié·e met 45 minutes à vélo au lieu de 25 minutes en voiture, les 20 minutes supplémentaires peuvent être comptabilisées comme temps de travail. Depuis 2022, la MAIF comptabilise le “sur-temps vélo” comme du temps de travail, dans la limite de 30 minutes par jour. La Poste expérimente ce dispositif sur plusieurs de ces sites. 

Pour le moment, ce type de dispositifs reste réservé à des profils de salarié·es assez homogènes : entreprises plutôt jeunes et engagées en matière de RSE, métiers “télétravaillables”, profils “cadres”... Plutôt que de renforcer les inégalités d’accès aux mobilités décarbonées, les politiques d’entreprise devraient s’atteler à les atténuer. 

Incitations financières à prendre le train

Cela peut passer par des incitations financières à prendre le train. Des élu·es Printemps ont par exemple instauré une bonification de 75 euros par ayant droit pour les trajets courts en train proposés par le CSE. De quoi se payer un billet pour aller se faire dorer la pilule à Sète plutôt que de prendre un RyanAir.

Autre hic : le temps de trajet responsable reste encore trop l’apanage des politiques RSE, autrement dit, du bon vouloir de l’entreprise. Pour sécuriser ce nouvel acquis social et empêcher les directions de revenir dessus de manière unilatériale sans concertation des salarié·es, le TTR doit faire l’objet d’un accord d’entreprise, négocié par le CSE ou le délégué syndical. 

Réfléchir à une politique globale de mobilité

Négocier des accords d’entreprise sur le TTR peut aussi être l’occasion d’entamer uen réflexion plus globale sur la mobilité des salarié.es : indemnité kilométrique vélo, forfait mobilités durables, infrastructures adaptées…

Pour en savoir plus sur les leviers de la mobilité décarbonée en entreprise, téléchargez notre boîte à outils!

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